Voilà un des mythes les plus tenaces auquel je fais face dans mon travail, qu’il soit exprimé explicitement ou non. Si « faire » de l’entrepreneuriat à l’école ne sert pas à former de futurs entrepreneurs, c’est donc assurément pour faire de l’argent? Détruisons cette image stéréotypée d’hommes en complet-cravate, valise à la main, et parlons des vraies affaires!

 

L’esprit d’entreprendre

Commençons par bien définir le mot « entreprendre ». Le Larousse[1] définit ce verbe comme « Commencer à exécuter une action, en général longue ou complexe », puis donne l’exemple d’entreprendre des études. On est donc bien loin des mythes soulevés plus haut! Entreprendre, c’est pour tout le monde; qui n’a jamais organisé un voyage, planifié des rénovations, organisé une fête?

L’esprit d’entreprendre (c’est ce qu’on développe à l’école), c’est donc bien plus que démarrer des entreprises! Selon OSEntreprendre, « L’éducation à l’esprit d’entreprendre […] est une formidable approche pédagogique qui génère des retombées significatives sur le développement des élèves en contribuant à la culture entrepreneuriale; à la persévérance scolaire et à la réussite éducative; à la satisfaction et à l’épanouissement personnel; en plus de l’orientation professionnelle. »[2] Travaillant moi-même à développer ce fameux esprit d’entreprendre chez les élèves que j’accompagne, j’ajouterais qu’il y a plusieurs retombées générées par le fait d’entreprendre à l’école. Mais voyons d’abord comment les élèves peuvent entreprendre à l’école.

 

Entreprendre un projet

Vos souvenirs les plus marquants de votre parcours scolaire vous ramènent probablement à la réalisation de projets, qu’importe leur nature. Vous avez entrepris des projets, mais était-ce des projets entrepreneuriaux à proprement parler? Si ce n’est pas le cas, vous verrez qu’il est peu complexe de modifier un projet pédagogique pour l’adapter à la pédagogie entrepreneuriale.

Un projet entrepreneurial est un projet pris en charge par les élèves visant à répondre à un besoin, trouver une solution à un problème ou faire une différence auprès d’une clientèle cible plus large qu’eux-mêmes. Le projet peut être la création d’un produit, la mise en œuvre d’un service ou l’organisation d’un événement. Un projet entrepreneurial innove, apporte une valeur ajoutée à ce qui existe déjà. Notons ici qu’un projet entrepreneurial peut perdurer et que dans un tel cas, on tentera autant que possible d’apporter de la nouveauté à chaque année dans une perspective d’amélioration continue.

 

Favoriser le développement du plein potentiel des élèves

Dans cette optique de développement de projets, il est plus facile d’entrevoir comment l’expérimentation dans un contexte réel mène au développement de compétences durables, touchant tant les sphères personnelle que professionnelle. Bien que ce ne soit pas le but premier, quelques-uns développeront peut-être l’envie de devenir entrepreneur un jour. Les autres deviendront plus aisément des intrapreneurs (individus mettant à profit leurs qualités entrepreneuriales au sein d’une organisation déjà existante), ce qui est fort recherché sur le marché du travail. De plus, les projets favorisent l’intégration de différentes notions apprises dans les cours. Par exemple, les élèves font du français en rédigeant des lettres de demande de commandite, des mathématiques en gérant leur budget et de l’art en créant des publicités. Entreprendre un projet permet d’apprendre sur soi, de mieux se connaître – ses forces, ses défis et ses champs d’intérêt – mais surtout de développer son pouvoir d’agir. En voyant des résultats concrets, les élèves réalisent qu’ils peuvent faire une différence. Cela renforce l’estime et la confiance en soi, sans compter que ça leur donne la possibilité de participer à différents concours pour remporter des prix et/ou faire rayonner leur projet!

 

Les clés d’un projet entrepreneurial réussi

Par où commencer pour profiter de toutes ces belles retombées? Mon premier conseil serait de laisser l’idée venir des élèves autant que possible. Oui, un projet entrepreneurial peut être l’idée d’un adulte que les élèves s’approprient, mais de mon expérience, les élèves seront souvent plus engagés si l’idée est la leur! Cela leur permet de répondre à une problématique qui leur tient à cœur en mettant à profit leurs forces et champs d’intérêt. Ensuite, s’il s’agit d’un projet de groupe, il est essentiel de s’assurer que tous partagent les mêmes objectifs pour ensuite planifier la réalisation des tâches en conséquence en utilisant des outils pour se structurer. C’est là que notre rôle est primordial : accompagner les élèves en les questionnant et en leur fournissant des outils qui leur permettront d’élaborer un échéancier et une liste des ressources matérielles, financières et humaines nécessaires. Mieux se connaître en tant que groupe leur permettra également de se répartir les tâches efficacement. Un autre élément essentiel est de bien s’entourer; être entrepreneur ou entreprendre un projet ne nécessite pas de tout savoir et d’avoir des compétences dans tous les domaines. C’est le moment de faire appel à des proches qui ont des forces complémentaires, on a le droit de déléguer des tâches! Finalement, mon dernier conseil pour réussir un projet entrepreneurial est de faire des erreurs. Oui oui! Les erreurs font partie de la vie et c’est ce qui nous permet d’apprendre et d’évoluer. En tant qu’adulte accompagnateur, ça nécessite d’accepter que tout ne se déroule pas comme on le souhaiterait; l’essentiel est d’accompagner les élèves afin qu’ils en retirent des leçons.

Dans tous les cas, se lancer dans un projet entrepreneurial est excitant; vous pouvez avoir une vision du résultat final, mais devrez vous laisser porter puisqu’un projet entrepreneurial évolue au fil du temps, des embûches et des opportunités.

Alors, on se lance?

 

[1] https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/entreprendre/30065

[2] https://www.osentreprendre.quebec/education-a-l-esprit-d-entreprendre/

 

 

 

 

 

 

Malheureusement, il n’y a plus de places disponibles pour cette session. Veuillez consulter régulièrement notre page Objectif Intégration pour prendre connaissance des places qui se libèrent à la suite d’annulations et des nouvelles sessions qui sont ajoutées régulièrement.

Le numéro de référence individuel est indiqué sur votre Certificat de sélection du Québec, sur votre Certificat d’acceptation du Québec ou sur toute autre correspondance envoyée par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI). Il débute généralement par un C et comporte plus ou moins 7 chiffres.

Chaque personne souhaitant s’inscrire à la session Objectif Intégration doit posséder son propre numéro de référence individuel. Vous ne pouvez pas utiliser le numéro de votre conjoint ou de vos parents.

Pour savoir comment obtenir un numéro, consultez la section Critères d’admissibilité de notre foire aux questions.