Mes clients…

Mes clients sont des immigrants au Québec, nouvellement arrivés… ou pas. Certains sont là depuis quelques semaines, d’autres depuis plusieurs années. Ils viennent du Brésil, du Liban, du Congo, de la France, du Maroc, de partout.

Ils cherchent leur place, espèrent qu’on leur en fera une à la hauteur de leurs compétences et de leurs espérances.

Pendant les derniers mois, je les ai vu se faire aller pour contribuer, en fonction de leurs capacités, malgré les circonstances.

J’ai ce client qui vient de la Syrie, qui a perdu son emploi à cause de la Covid-19, et qui a renoncé un matin de mai à la PCU et a trouvé un autre emploi – pas dans son domaine – se disant que d’autres Canadiens avaient plus besoin de l’aide d’urgence que lui.

J’ai cette cliente arrivée du Cameroun deux semaines avant le confinement, enseignante au pays, avec deux jeunes enfants à la maison, qui a entendu l’appel des services essentiels et a entrepris d’être caissière à l’épicerie du coin qui manquait cruellement de personnel, le temps que la crise se calme. Quand le pire de la crise a été passé, elle a décidé de se former comme préposée aux bénéficiaires, pour apporter un peu de chaleur aux personnes âgées. Elle m’a dit qu’elle adorait les enfants, mais qu’en ce moment, c’était de l’aide aux personnes âgées dont la société québécoise avait le plus besoin.

J’ai cette cliente, jeune maman monoparentale de trois enfants et obligée de cesser sa recherche d’emploi pour rester avec ses enfants à la maison pendant le confinement. Cette femme, pour qui le français est la quatrième langue, s’est obligée à parler en français uniquement avec ses enfants pendant le confinement pour ne pas qu’ils perdent leurs acquis si durement gagnés pendant leur absence de la garderie et de l’école primaire.

J’ai aussi ce client du Maroc, qui dès son premier mois de travail dans son domaine d’expertise, à voulu redonner à sa société d’accueil en faisant du bénévolat. Deux ans après son arrivée, il faisait toujours plus de 6h de bénévolat par semaine, à la banque alimentaire de son quartier et à l’école de son fils. Il faisait du télétravail à la maison pendant le confinement, il en a donc profité pour faire encore plus d’heures de bénévolat.

J’ai également cette cliente, demandeure d’asile venue de Colombie, qui a perdu son emploi en entretien ménager dans un commerce à cause de la Covid-19 et qui a refusé de demander la PCU, se disant plus utile en allant travailler à la buanderie dans une résidence pour personnes âgées, et ce, au salaire minimum, soit bien moins que la PCU. Elle me disait qu’au moins, elle pratiquerait son français pour devenir « vraiment Québécoise » (sic).

J’ai ce client originaire du Bénin qui peine, après plusieurs mois, à se trouver un emploi dans son domaine et qui a vécu de la discrimination raciale évidente dans les petits boulots qu’il occupait pour survivre depuis son arrivée au Québec – je ne répéterai pas ici les mots qu’on lui a dit. Malgré tout, il refuse de demander l’aide sociale de façon même temporaire, me répétant qu’il est venu ici pour contribuer, et pas pour prendre.

J’ai évidemment choisis ces histoires de clients parce qu’elles sont belles, pour illustrer que je rencontre toutes les semaines des humains magnifiques, volontaires, courageux et déterminés à faire du Québec leur nouvelle maison. Bien sûr, tous sont différents (j’espère!), avec leur histoire, leur culture, leur personnalité, mais inutile de dire que quand j’entends (dans la population, dans les médias, sur les réseaux sociaux, ou en commentaires d’articles de journaux) que les immigrants coûtent cher à la société, qu’ils sont un poids, qu’ils ne veulent pas s’intégrer ou même encore parfois ( incroyable !) qu’ils « volent nos jobs », ça me touche beaucoup. Des commentaires lus et entendus à de nombreuses reprises, même pendant les derniers mois, alors que la presse faisait mention de la grande proportion d’immigrants au front dans les services de première ligne, en santé ou autres. Très contente de la nouvelle annoncée par le fédéral vendredi dernier : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1726120/asile-immigration-covid-residence-permanente-trudeau-legault-canada-quebec-preposes?fbclid=IwAR3OK3Go45Kl-kfygI3e2msH0MAnVCyREMoBSQ6uxBitwerGtnglgowPCks.

Collectivement, cessons d’avoir peur des autres, et gardons l’oeil et le coeur ouverts pour faire une place à ceux qui le veulent bien. Bon vendredi!

Malheureusement, il n’y a plus de places disponibles pour cette session. Veuillez consulter régulièrement notre page Objectif Intégration pour prendre connaissance des places qui se libèrent à la suite d’annulations et des nouvelles sessions qui sont ajoutées régulièrement.

Le numéro de référence individuel est indiqué sur votre Certificat de sélection du Québec, sur votre Certificat d’acceptation du Québec ou sur toute autre correspondance envoyée par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI). Il débute généralement par un C et comporte plus ou moins 7 chiffres.

Chaque personne souhaitant s’inscrire à la session Objectif Intégration doit posséder son propre numéro de référence individuel. Vous ne pouvez pas utiliser le numéro de votre conjoint ou de vos parents.

Pour savoir comment obtenir un numéro, consultez la section Critères d’admissibilité de notre foire aux questions.