Travaillant depuis plus de 7 ans auprès de jeunes adultes vivant plusieurs difficultés, je peux vous dire qu’il n’y a pas grand-chose que je n’ai pas entendu dans mon bureau qui concerne les bons et surtout les moins bons coups des parents. « Mon père m’a souvent dit que ça ne servait à rien de continuer à aller à l’école parce que je ne suis pas bon. » C’est dur, mais dites-vous que je l’ai entendu beaucoup trop souvent. Aujourd’hui, mon billet ne vise pas à dénoncer ce type de parents puisque de toute façon, ce ne sont pas eux qui le liront. J’aimerais plutôt m’attarder sur les commentaires que les parents bien intentionnés font à leur enfant et qui peuvent avoir un impact négatif dans une démarche d’orientation. Allez, sans plus tarder, le top 5 des commentaires de parents que tout conseiller d’orientation ne voudrait plus entendre:

1- Tu dois absolument aller à l’université, c’est beaucoup plus payant.

Ne faites pas l’erreur de croire que le diplôme universitaire garantit automatiquement un meilleur salaire que certains diplômes d’études collégiales et même d’études professionnelles. Le niveau de scolarité est loin d’être le seul facteur pouvant être pris en considération lorsqu’il est question de salaire; il faut aussi tenir compte du domaine professionnel, du niveau d’expertise, de l’ambition, de l’expérience, etc. J’ai d’ailleurs certains amis qui possèdent un niveau de scolarité moins élevé que le mien et qui s’amusent régulièrement à me rappeler cette fausse croyance que certains parents peuvent entretenir à cet égard.

2- Il n’y a pas de job dans ce métier, tu devrais trouver un plan B.

Plusieurs parents bien intentionnés souhaiteraient que leur enfant choisisse un autre métier, et ce, pour une question de perspectives d’emploi. Ils veulent les protéger de tous les désagréments que peuvent engendrer l’interminable recherche d’emploi, les contrats précaires, les horaires atypiques, les faibles salaires, etc. Peut-on les blâmer? Absolument pas! Sachez toutefois que cette réaction qui part d’une bonne intention risque d’engendrer deux conséquences possibles. Votre enfant, pour vous prouver, consciemment ou non, qu’il n’a pas besoin que vous lui dictiez ses choix, peut décider de s’acharner à vouloir compléter une formation plus hasardeuse. « Je vais lui prouver que je suis capable! ». Vous comprendrez que dans certains cas, cette motivation à pousser dans une voie sans issue risque d’entraîner non seulement les conséquences ci-dessus mentionnées, mais aussi d’envenimer considérablement la relation parent-enfant. Pour les moins téméraires, les enfants qui tiennent moins tête à leurs parents, il y a le risque possible de gâcher un talent exceptionnel et de constater dans 30 ans (fait vécu par un proche), qu’ils ont fait un choix beaucoup trop rationnel et qu’ils n’ont malheureusement pas eu la chance d’actualiser tout leur potentiel dans un travail passionnant.

3- Demande à ton conseiller d’orientation de te dire dans quoi il te verrait travailler plus tard

Plusieurs parents méconnaissent le rôle du conseiller d’orientation et s’imaginent que celui-ci saura, en une ou deux rencontres, bien cerner les champs d’intérêt, les valeurs, les caractéristiques de la personnalité ainsi que le niveau d’ambition de leur enfant, et bien sûr faire un match parfait avec une des 23 000 professions exercées au Canada. Le conseiller d’orientation ne possède malheureusement pas ce super pouvoir et son travail consiste beaucoup plus à aider la personne à mieux se connaître à travers différents moyens ou outils et à l’amener à explorer les professions en fonction de ce qu’il est, de ce qu’il aime et de ce qu’il juge important. Il l’accompagne aussi dans son choix final s’il y a lieu.

4- Tu devrais étudier en informatique, tu joues toujours sur ton ordinateur.

J’avais dit d’entrée de jeu que mon billet n’emploierait pas un ton moralisateur. Et bien je vous ai un peu menti. Sachez que les conseillers d’orientation sont nombreux à entendre dans leur bureau des clients leur dire que leurs parents les verraient dans telle ou telle profession pour telle ou telle raison. Ces suggestions partent certainement de bonnes intentions (encore une fois!), mais ce genre de propos peut toutefois nuire à la démarche d’orientation. Certains jeunes en viennent à croire que si un parent propose un métier spécifique, c’est qu’il doit nécessairement avoir raison. Certains clients croient même à tort que leurs parents les connaissent mieux qu’eux-mêmes, ce qui est, disons-le, un peu absurde. Le parent qui souhaite accompagner son adolescent dans ce processus devrait plutôt penser à suggérer quelques pistes de réflexion, l’amener à identifier lui-même ses forces, ses limites, ses champs d’intérêts, etc. pour qu’il en vienne lui-même à savoir qui il est réellement. Je ne voudrais pas prêcher pour ma paroisse, mais je continue à croire qu’une personne objective et neutre comme un conseiller d’orientation peut jouer ce rôle clé dans ce processus.

5- Laisse-moi parler à ton conseiller d’orientation. Il y a certainement des choses que tu as oublié de lui dire.

Pour l’amour du Saint-Seigneur, s’il y a bien quelque chose que le conseiller d’orientation n’aime pas, et je vous jure que je n’en connais pas un qui apprécie ce type d’intervention, c’est bien un parent qui le contacte directement et qui se met à lui décrire son ado. Pour les parents inquiets qui croient que leur enfant ne s’ouvrira pas, qu’il sera gêné, eh bien vous pourriez être étonnés de voir à quel point certaines personnes plus réservées en viennent à s’exprimer une fois le climat de confiance établi. Pour les oublis possibles, ne vous inquiétez pas non plus. Rares sont les éléments non dévoilés qui peuvent influencer le cours d’une démarche d’orientation. Par contre, n’allez surtout pas croire que les parents doivent être exclus du processus. Bien au contraire! Il suffit simplement de s’assurer que tout un chacun endosse le bon rôle. C’est d’ailleurs toujours dans cette optique que j’accepte de rencontrer les parents qui souhaitent accompagner leur adolescent. Une fois cette clarification faite, le parent comprend alors que sa présence dans le bureau n’est pas nécessairement souhaitable pour les raisons nommées précédemment.

Être parent, c’est tout un art. On ne mesure pas toujours l’impact de nos mots, nos réactions, nos attitudes. Et bien que ce texte puisse, pour certaines personnes, laisser croire que les parents devraient prendre un certain recul en ce qui concerne l’orientation professionnelle de leur enfant, je tiens à reconnaître l’importance de leur implication et à vous dire qu’il n’y a rien de plus précieux au monde pour un enfant que de sentir ses parents présents, aimants et soutenants.

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